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14 Avril 2024 - L'eau



J'ai le plaisir d'avoir figé un portrait de l'eau. Un portrait tout en courbes révèle la nature de l'eau, ce bien universel si cher à la vie. L'eau présente tellement de visages différents, une infinité de visages différents... Ce portrait m'inspire ce qui suit : la façon dont la Nature a imprégné l'homme de ses caractéristiques, à la fois simples et extrêmement complexes.


L'eau est lourde et tant qu'elle est sous sa forme liquide ou solide, elle tombe. Cette image nous montre à quel point l'eau tombe, plus précisément ici elle dévale la pente. Liquide elle s'infiltre, solide elle se pose et recouvre. Réchauffée elle se vaporise et monte avec l'air chaud. L'eau épouse les formes, et nous voyons ici se dessiner les deux courbes, concave et convexe, que dessine l'eau qui franchit ici une déclivité anguleuse. L'eau est à ce jour un élément incompris, maltraité, gaspillé, et pourtant si important à toute forme de vie sur Terre...


Dans la Nature, tout est lié. Tout est relié même. Relié par quoi ? Par les similitudes. Ces similitudes sont le domaine de la création, et la création a tout créé à partir de rien, puis de peu de choses. Ainsi, l'eau est une composante essentielle de la vie, aux côtés du feu et de l'air. Sans eau, ni air, ni feu, point de terre, puisque ce dernier élément est le résultat que nous dirons "alchimique" du travail des trois autres. Tout forme de vie est sujette aux mêmes caractéristiques qu'une autre forme de vie.


Ainsi, l'humain est une combinaison de ces trois éléments originels, à des degrés différents. Si nous ne parlons que de l'amour, chaque personne a des comportements liés à la présence majeure d'un ou de deux éléments. Cette image évoquait pour moi ce qui suit, et qui est issu de la connaissance védique originelle. Une personne qui porte l'empreinte de l'eau dans son existence montre des particularités qui font immédiatement appel à aux particularités de l'eau. Que ce soit physiquement, biologiquement, intellectuellement ou émotionnellement, l'eau imprègne ces êtres de l'âme jusqu'aux cellules du corps.


En amour, l'eau est adaptable. L'être de nature eau est généreux, de corps, de coeur et d'esprit. L'eau est ouverte à l'autre tant qu'elle n'est pas gelée, moment où plus rien ne peut pénétrer en elle. L'eau s'adapte à son contenant, du moment qu'il règne amour, paix et douceur dans sa relation. L'eau est l'amour maternel, l'énergie vénusienne qui peut descend lentement et recouvrir le Monde, ou s'abattre avec force sur la terre desséchée d'une terre abandonnée.


L'eau qui tombe du ciel à l'état liquide tombe rapidement et inonde le Monde qui l'entoure de son amour. L'eau refroidie au point d'en cristalliser devient floconneuse et lente. Elle descend lentement et a besoin de chaleur (donc d'attention de l'autre, comme d'un amour chaud et vivant) pour retrouver sa Nature aimante. Aussi l'eau s'adapte, et subit les états amoureux de son couple.


Tout comme l'eau absorbe les chocs, l'être à dominante d'eau absorbe les coups de la vie. Trop chaude, trop dynamique ou trop brûlante, la relation évapore l'eau qui perd sa terre et son contenant. Sa maison, sa famille, son lieu de vie, son métier, sa position dans la société sont sa capacité d'ancrage dans la terre. Sans tout cela, ou soumise à des changements profonds, l'eau se refroidit et se sent mal.


En amour, l'eau est enveloppante. Bonne vivante, la personne de nature eau aime les plaisirs de la chair, qu'ils soient fait de nourriture ou de jeux sexuels. L'eau est une maman fantastique. Elle protège, elle couve, elle se plie en quatre jusqu'à se laisser enfermer pour protéger sa progéniture. L'eau est liquide, son corps est liquide, elle peut être partout à la fois, mais elle est lente. Il serait insupportable pour un feu que de vivre avec une eau, car le feu est rapide dans ses pensées et conclusions, tandis que l'eau met un temps inouïe à boucler son propre processus mental. Toutefois, l'eau est très sensible, à la chaleur ou au froid. Si sa relation est bouillante, elle bouillonne intérieurement. Si sa relation se refroidit, elle se refroidit. L'eau est adaptable, à la

forme comme à la température de l'autre. L'eau fait ce qu'on lui dit, mais si cela la met trop en pression, elle ralentit jusqu'à ne plus pouvoir bouger. Au bout du chemin, ce sont les pleurs qui arrivent, poussées intérieurement par la pression devenue insupportable. L'eau aime manger du sucré pour apaiser ces pressions intérieures imposées par la vie.


Bien à tous

Denis Mourizard


Toute reproduction de ce texte sans accord préalable, comme du cliché qui l'illustre est strictement interdite.

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