Est-ce que le "titre" de photographe m'apporte toute crédibilité à critiquer le Monde qui m'entoure ? Certes non, mais mon oeil "voit" ce qui est propre à mon âme, plus que ce qui agite mon mental. Mes clichés sont le miroir de ma perception du Monde, et celui que je choisi cette semaine est le révélateur d'un fait de société que j'ai titré : "Tous normés".
Cette vitrine m'offre l'expression d'une foule de choses que je veux simplement poser ici comme le témoignage d'un constat, sans qu'il soit nécessaire d'en débattre ou d'en combattre l'existence.
L'or, ce métal si précieux aux yeux des hommes... L'or a de tous temps rendu fous les hommes qui, pour le posséder, ont souvent été prêts à tuer. Parce que l'or donne le pouvoir, incontestablement. La montre en Or, le collier en Or, la vaisselle en Or n'ont jamais fait l'Or de l'âme, ni l'amour. Être attiré(e) par l'Or est ce qui à mes yeux se fait le révélateur de la puissance de l'apparence.
Pourtant l'homme a ceci de particulier qu'il peut être maitre de ce qu'il est : créatif, unique et différent. Il peut s'habiller tel que cela lui plait, et si ce qui lui plait est d'attirer le regard des autres pour exister, et bien cela reste un fait établi et qui n'est nullement à critiquer. Mais... Est-ce que le regard d'autrui a déjà rempli un coeur au point de donner un sens véritable à la vie ?
Ce cliché montre des mannequins en plastique, sans visage, mais à l'apparence faite d'or. Les vêtements sont tous de la même couleur, roses comme un appel à la douceur, La mode qui modèle l'argile, comme s'il ne fallait être que ce qui est dans la norme. Exit l'individualité qui se doit d'être assumée, dans une société où s'affrontent les plus grands paradoxes. Être acceptables permet d'être acceptés, exactement comme le fait d'être aimables semble être la seule façon d'être aimés.
Il faut à la fois être comme tout le Monde, mais en même temps revendiquer sa différence, jusqu'à l'imposer aux autres, parfois... souvent.
Nul ne peut douter que cette marque de vêtements recherche la meilleure façon de marquer sa différence en créant un "mythe" visuel. Sans visage, tous les mêmes. Sauf que d'émotion il n'y a plus. Il n'y a plus que ce qui capte l'oeil, l'image de l'Or qui pourrait faire croire que l'âme est ici magnifiée dans son exclusivité... Pourtant, ce que reflètent ces visages n'est que l'images de la rue commerçante, et parfois les visages qui les regardent.
Alors on se promène dans les rues, et on voit de plus en plus de visages renfermés, de regards sombres et suspicieux, de têtes baissées sur des écrans de smartphones devenus de véritables prisons pour l'âme.
J'ai trouvé cette image particulière, mais elle ne reste qu'une image, comme tout ce qui précède cette conclusion.
Bien à tous, et révélez-vous par vos uniques différences.
DM
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