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Frustration

Il y a en chacun des hommes cette petite flamme qui brûle et que j'appelle l'enfant à l'intérieur. Qu'est ce que cet enfant à l'intérieur ? Il est bien certain que l'on me répondra que l'on a cessé d'être un enfant aux portes de l'adolescence, et je ne suis pas du tout d'accord avec cela. Je vois des adultes éprouver des frustrations d'enfants, et d'autres parfois céder à des rêves d'enfants. Je vois des enfants bien plus matures que des adultes, et pour autant il n'y a pas de problème avec cela, car cela s'appelle la VIE.


La frustration qui émane de ce petit garcon est palpable. Si sa maman a, et on peut la comprendre, bien d'autres choses encore à faire dans sa journée, le temps du manège attendra. Cette frustration vécue par tous les enfants est un sentiment puissant, le même qui engendre les caprices. Le tout petit enfant veut tout et tout de suite, et le seul moyen dont il dispose pour se faire comprendre est de crier. Parce que le tout petit enfant n'a que des besoins vitaux et fondamentaux comme manger, dormir, ressentir la chaleur du corps de sa maman, se lover dans le creux de ses bras pour se rassurer et se protéger, cela fait de lui un enfant réellement dépendant.


Cet enfant là est déjà bien protégé avec son petit casque de cycliste, mais déjà la frustration peut l'emporter dans de multiples incompréhensions, dans des peurs qui ne cesseront de se répéter dans son adolescence, et sa vie d'adulte. L'attachement aux choses et à la possession est la racine de toute frustrations. On veut le dernier vélo comme on veut un tour de manège. On veut le dernier smartphone, la dernière voiture électrique, la dernière télévision, une plus grande maison, un(e) autre conjoint(e), meilleur(e) si possible, on veut être protégés, et même s'il faut rester enfermés pour être en sécurité, faisons-le. Il y a aussi ce qu'on ne veut pas et qui nous frustre quand on l'obtient : la maladie, les dettes, les souffrances de coeur. Tout ceci n'est que périssable, la maladie périt lorsque la bonne santé est motivée, les dettes disparaissent quand on retrouve la foi en l'avenir, les souffrances s'éteignent quand on décide de s'en libérer.


Pourtant la frustration existe, à commencer par celle de mal vivre ou de vivre mal. J'ai vu en Egypte des enfants chanter dans la rue en pleine nuit, des enfants vivants et remplis de joie. J'ai vu là-bas, dans ce pays que l'on pourrait penser au sommet de l'insécurité, que la vie avait un goût de liberté. Alors je ne pense pas qu'aucune insécurité n'existe en ces terres reculées, mais je constate avec le temps que c'est souvent dans les pays les plus pauvres que l'on rencontre le plus souvent la joie de vivre. C'est dans ces pays que les hommes, les femmes et les enfants semblent être libres, alors même qu'ils vivent sous la coupe de contraintes que nous n'avons pas. Ils semblent avoir toutes les raisons d'être tristes, mais ils semblent vivants, comme si la frustration ne les frappait pas (ou plus) en plein coeur, comme elle le fait dans nos sociétés de haute consommation.

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