Des milliards de vagues parcourent les océans, et celle-ci s'est figée dans le temps.
Pourquoi ?
D'où sort-elle ?
Parée d'écume blanche, elle se dévoile à nos yeux, et tant mieux !
Toute cette beauté est ici sans conséquence.
L'Océan chante son propre langage. Lorsque les vagues dansent, elles le font ensemble, toujours. On dit que la mer est en colère, mais non, elle chante et danse. Ici, la mer ne roule pas, elle chante une douce mélodie dans un léger roulis.
Il y a cette vague pourtant, seule, éclatant comme une étoile seule dans un ciel sombre. Elle illumine, capte la lumière et blanchit l'image. On la voit, et croyez-moi, c'est préférable car elle révèle la présence d'un fantôme meurtrier. Un rocher bien assit là, depuis la nuit des temps, et qui affleure comme un malfrat, attendant je ne sais quoi.
Le marin qui ne le voit pas et qui ne sait pas ne peut que prier de ne point être rossé sur sa cime, car l'ouverture est son crime, l'ouverture de la coque qui fit passer tant d'âmes de l'autre côté...
On ne le voit pas, mais il est bel et bien là. La mer nous l'indique, parce que la Nature est bonne à qui sait l'aimer pour ce qu'elle est : vivante.
Denis Mourizard
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